Le yiddish peint et dessiné par Lask est l’enregistrement graphique de gens qui ne savaient littéralement plus où ils vivaient, des juifs qui ont non seulement perdu le contact avec une hypothétique matrice hébraïque mais avaient perdu les gens qui avaient perdu ce contact. A la manière de l’écrivain Georges Perec, celui de cette œuvre étrange, « La Disparition » entièrement écrite sans « e », sans « eux » , mais à la puissance deux, ou trois. C’est une des raisons qui fait que Serge Lask est un grand peintre. Seule la peinture pouvait raconter ce qui l’oppressait : des absences bâties sur des absences. Une calligraphie obsessionnelle d’absences superposées. Isy Morgensztern